Depuis plus de 5 ans, on parle de faire une table basse sans arriver à se mettre d’accord sur la forme, les matériaux, les usages. Et tout se débloque en trouvant deux inspirations que l’on va fusionner dans ce projet.
On est sur une table MASSIVE, acier et chêne.
1m² pour le plateau carré, 5cm d’épaisseur, 38Kg !
Pieds en acier, plat de 70mm x 15mm, 6,2Kg par mètre, et j’en utilise quasi 6m : 46Kg de pieds.
Donc table basse de 84Kg, quand je disais MASSIVE, ce n’était pas que pour les matériaux !
Comme tous les projets « menuiserie », ça commence à la scierie. Je m’approvisionne à la scierie Girard.
Je procède au débit avec une grosse scie circulaire.
Petite simulation pour se rendre compte de la taille, et pour réfléchir à la hauteur.
Ensuite, c’est parti pour le process classique, dégauchisseuse, raboteuse.
Mise en situation :
Ensuite, rainurage pour assurer un bon maintien entre les différentes planches (en augmentant la surface de collage).
Encollage :
Puis serrage :
Au point de faire sortir la colle de partout.
Après une nuit de collage, sciage des deux cotés non rabotés, (les bouts).
Puis passage de la défonceuse. Un premier passage avec une fraise simple, sur un guidage d’une regle et ensuite, un deuxième passage avec une fraise équipée d’un roulement.
Et enfin, un petit congé de 2mm de rayon avec une fraise faite pour ça, équipée aussi d’un roulement.
Ensuite, finition : 6 couches de vernis mat. J’aimerais bien qu’elle résiste à son utilisation.
Mise en situation avec des pieds temporaires, #agilité !
Passons aux pieds…
Après une petite galère pour trouver un fournisseur de métal ouvert aux particuliers, j’ai identifié l’entreprise Prolians au Mans, une mine !!! Des hangars à perte de vue remplis de tous les profils imaginables.
Par exemple, les tubes à section ronde.
Les tubes à section carrée.
Bref, j’ai acheté un plat en acier !
Souvent, nouveau projet rime avec nouvelles machines…
Me voici équipé d’une scie à ruban pour métal.
Et d’une nouvelle perceuse à colonne avec vitesse de rotation variable, c’est vraiment très bien. Si je l’avais eu pour mon projet de garde-corps, j’aurai cassé moins de forets, c’est sûr !
Sciage nickel, je rappelle que la section fait 7cm par 1,5cm !
J’ai régulièrement besoin de tamiser de la terre. Deux exemples courants me viennent :
Pour refaire du gazon, j’ai besoin d’une terre meuble et sans cailloux => tamisage
Pour faire des semis ou nourrir la terre du potager, j’ai besoin de tamiser le composte une fois les feuilles de l’automne et les petites branches dégradées
Voici la version 2018 de mon tamis : un cadre en bois et un grillage agrafé. Vous le posez contre un support vertical. En posant la terre dans la partie basse, elle se tamise mécaniquement en descendant.
Autre solution, le tamis au dessus de la brouette, que l’on agite de droite à gauche, ca donne rapidement chaud.
Je voulais moderniser mon approche, surtout que j’ai deux fois deux mètres cubes de terre et composte à tamiser.
Me voici parti dans les méandres de youtube !
J’ai trouvé plusieurs playlists de trommel homemade, ce sont des mines d’idées ! :
La plupart cylindrique, on distingue plusieurs familles :
au niveau du cylindre :
des tonneaux transformés, ajourés puis complétés par du grillage
des jantes de vélo retenant un cylindre de grillage
au niveau de la motorisation :
une alimentation via une courroie, souvent avec une contrainte de réduction de la vitesse de rotation, sauf si l’objectif est de mettre en orbite des cailloux, ou alimentée par une disqueuse
une alimentation par une roue en directe sur le cylindre
couplage à une bétonnière
les options :
tapis roulants, pour les trommels de luxe
Mon projet est d’en faire deux :
un premier pour mon potager, qui n’a pas de ressource d’électricité, donc alimenté par une ancienne visseuse sur batterie
un deuxième, compact, pour traiter le compost à la demande, il peut être alimenté électriquement.
J’ai récupéré des vielles jantes de vélo et j’ai acheté 10m x 1m de grillage maille 12mmx12mm
J’ai demandé de l’aide à chat GPT pour la conception. Il m’a indiqué deux pistes :
la longueur du cylindre. Il me conseille de partir sur un tube de 1,5m pour gérer la terre argileuse. Comme d’hab, il est trop précautionneux. 1m suffit avec ma terre.
il me propose une vitesse de rotation de 12–18 tr/min
J’ai commencé par une version 1,5m, entrainé par une courroie
On vire les rayons des roues
Réalisation du cylindre de 1,5m (spoiler, c’est trop long!). Le grillage se fixe avec des cerflexes
Fabrication de la structure avec des cornières (spoiler, c’est pas assez rigide !)
Fixation roulettes (spoiler, les roulettes fixe, c’est meilleur…
Impression de la poulie pour entrainer la courroie (spoiler, par la courroie, c’est moins bien !)
Assemblage en mode POC
Test :
Après un test avec de la terre, je vois que le cylindre vrille. On recommence en changeant à peu près tout :
alimentation de la rotation avec des roulettes et une visseuse en direct
longueur du cylindre de 1m
structure en tube section carrée, 30mm x 30mm pour plus de rigidité
Impression des supports de guide de l’axe
Test de la chaine de distribution
mise en situation
Soudage de la structure tubulaire
Fixation des roulettes avec un système maison. Rondelle frein pour éviter le desserrage avec les vibrations.
Test en situation réelle :
On voit deux choses :
la vitesse une de la visseuse est cassée, donc vitesse deux, mais manque de puissance
Après une discussion « défi » avec quelques collègues, je lance l’opération « toilettes japonaises » autrement appelé « Washlet »
Le concept est le suivant : – ce sont des toilettes qu’on n’a pas à manipuler avec les mains, on peut les télécommander sans le toucher. – il nettoie avec un jet d’eau tiède et sèche avec un flux d’air chaud – il existe une liste d’options plus étonnantes les unes que les autres : -> levée de lunette au passage du pied sous le bâti (comme le coffre de certaines voitures) -> lunette chauffante (comme le volant de certaines voitures) -> application mobile de pilotage -> mode massage… Plus d’infos sur Wikipedia
J’ai fait une mini analyse de marché : il existe plusieurs formats et plusieurs prix – des kits et des douchettes – des « lunettes japonaises » type BOKU, attention, l’eau est froide ! – des toilettes japonaises vraiment japonaises, marque Toto. Design japonais – des marques et modèles plus européen avec notamment les marques Bernstein-Badshop, Grohe, Geberit et en France, Saniclean et TopToilet, le plus récent.
J’ai choisi le modèle TopToilet SUSPENS Crystal PLUS pour son prix, son design sobre et surtout pour la liste de ses options !
Suggestion de présentation 😉
Je commande, je reçois, je déballe.
J’adore les punch lines de Toptoilet
C’est parti pour les travaux !
Voici de quoi je pars :
Assez facile de faire mieux !
Au sol, on est sur du lino posé sur du carrelage posé sur des carreaux de ciment.
et au fond, une sorte de coffrage qui permet de cacher un tuyau d’évacuation de la salle de bain adjacente :
Une fois le coffrage retiré, on arrive à ça :
On retrouve d’ailleurs les carreaux de ciment.
Deuxième étape, détapissage
Un des défis a été de garder un toilette en « état de fonctionnement » pendant quasi toute la durée des travaux.
Une petite anecdote : lors du démontage du coffrage, mon « multi-tools Fein » (outil incroyable que l’on sort quand aucun autre outil ne fait le job, une sorte d’outil joker) force un peu, il a réussi à couper une vis en acier dans le sens de la longueur avec une lame bois !
Je continue de déconstruire, je tombe alors sur une série d’IPN. dommage, je comptais intégrer la structure du toilette suspendu dans le renfoncement. Je dois tout décaler de 6 cm minimum, et pour ça, il faut que j’entaille une ailette de l’IPN…
Première simulation de la mise en place de la structure :
IPN découpé à la meuleuse
J’ai aussi attaqué un peu le mur pour permettre de mieux centrer le toilette dans la pièce.
Les toilettes japonaises ont besoin de courant, je vais donc apporter du courant dans la zone, je profite de cette opportunité pour ajouter une prise de courant sur la terrasse qui est derrière. Et bien parti, j’en profite aussi pour ajouter un robinet d’arrosage.
Les deux trous vus de l’interieur
La vision quasi terminée coté terrasse.
Le support est en place et le début de l’évacuation est positionnée. On voit le problème avec l’évacuation de 50mm de la salle de bain qui est aérienne. Pour la transformer, j’ai coupé la chape, vidé 100L de gravas pour arriver sur une dalle.
Mise en place de la nouvelle évacuation de la salle de bain. On voit aussi la nouvelle alimentation en eau froide qui va alimenter la chasse d’eau et le robinet extérieur.
Et hop, après un bon we de travaux on replace le toilette « ni vu ni connu », ma femme est assez compréhensive… Pendant cette période, il ne fallait pas s’assoir avec élan, sous peine de finir dans la tranchée…
Au sol, on voit que je vais gagner 18cm en profondeur par rapport à l’ancien toilette.
Installation provisoire avec un flexible
Arrivée de l’électricité. Je n’ai pas de photo, mais l’électricité arrive de la cave, deux étages en dessous.
Le soir, on regarde un épisode de la série « Le Problème à trois corps » qui parle d’un toilette japonais au premier, je craque !
J’ai du rallonger les systèmes de fixation du support parce qu’il n’est pas prévu de le mettre dans un ancien placard, avec 10cm de vide derrière…
Je saisis l’opportunité de poser mon support sur un IPN pour le souder dessus. Je pense qu’on n’est pas nombreux à avoir un chiotte soudé à la maison !!
Le détail des soudures.
Le support se retrouve donc à 6cm du mur de coté, juste ce qu’il faut pour mettre en place une isolation + un placo.
Pose des rails
Pose de l’isolant
Puis le placo
Le rectangle bleu correspond à la future chasse d’eau. Un toilette japonais est avant tout un toilette qui peut être utilisé « normalement ».
Bandes, enduit, ponçage…
Passons à la dalle :
On retire 3 couches de sol
je rebouche le trou créé dans le mur qui sépare le toilette et la salle de bain pour pouvoir poser la faïence correctement.
Ancienne chappe entièrement découverte.
Peinture mur et plafond
On aborde une partie chaude, mais qui s’est très bien passée !
Le raccordement de l’évacuation.
Je réutilise le trou existant dans la dalle pour éviter d’avoir à en refaire un.
Vu du dessous, ça ressemble à ça…
Evacuation de 100 en place
Petit coffrage bois pour permettre de couler la nouvelle chappe
je complète avec la pierre volcanique qui était présente, puis je complète avec du sable avant de mettre une chappe légère :
En attendant que ça sèche, on enchaîne avec la peinture :
On a choisit des carreaux de faïence de 30cm de hauteur, du coup, je déplace l’interrupteur pour être tranquille
C’est parti pour la faïence :
Découpe pour le tuyau du radiateur
On a maintenant un carrelage au même niveau que le plancher. Quelle satisfaction !!
Interrupteur complètement déplacé, après enduit et peinture
Finition faïence puis joints
Les deux carreaux derrière le radiateur :
Installation des fameuses toilettes japonaises
Et de sa télécommande associée…
Voici un zoom de la télécommande, qui s’utilise de gauche à droite
Une étagère sur mesure en chêne pour habiller la niche, avec un bonsaï pour parfaire le coté Zen du lieu !
Passons maintenant au meuble colonne à droite des toilettes. c’est un placard mobile pour pouvoir visiter l’arrière des toilettes, en particulier l’eau et l’électricité.
Découpe des couples (en modélisme, on appelle les elements intermédiaires, des couples)
Découpe des planches en longueur, de 109cm
Assemblage. On obtient une sorte de jardinière… On voit le travail sur les angles, je suis très fière !
Mise en place de baguettes qui n’ont pas la même largeur :
en haut et à gauche, je veux que la baguette recouvre la faïence
en bas et à droite, l’idée est d’être affleurant avec le sol et le mur